La tuilerie de Pouligny avant notre pique-nique
C’est à la tuilerie de Pouligny, sur la commune de Chéniers (23) que nous a conduit notre dernière sortie avec Châteaumeillant Nature le samedi 7 juillet au matin, juste avant notre pique-nique à La Celette !
A la tuilerie de Pouligny, nous sommes reçus par notre guide, Françoise dans un site magnifique avec de grands bâtiments bas très particuliers, spécifiques d’une tuilerie artisanale du 19ème siècle.
Pour implanter une tuilerie, il faut un gisement de terre de bonne qualité, la présence d’eau et du bois pour la cuisson. Ces conditions étaient relativement fréquentes au nord de la Creuse et il existait une cinquantaine de tuileries en Creuse au 19ème siècle.
La tuilerie de Pouligny, sur la commune de Chénier, bénéficiait de la présence de deux gisements d’argiles de qualités différentes, ce qui permettait d’ajuster les propriétés de la pâte.
C’est Jean Monsieur qui a créé cette tuilerie dans les années 1830. Elle est restée dans sa famille jusqu’à la fin de l’exploitation en 1962. Les ruines de sa modeste demeure d’origine sont toujours présentes, à côté de la demeure bourgeoise qu’il s’est fait construire une trentaine d’années plus tard, ainsi que la maison des ouvriers.
De la terre à la tuile ou à la brique, le travail est dur. Il se déroule de mars à novembre. Notre guide nous propose de le suivre en se mettant à la place d’un jeune goujat de l’époque, embauché à l’âge de 12 ans à la loue d’Aubusson. C’est justement l’âge de Simon qui nous accompagne !
La terre est affinée jusqu’à devenir une poudre, qu’il faut mélanger à l’eau pour obtenir une pâte. La pâte est ensuite extrudée pour obtenir des profilés, comme pour réaliser les tuiles de faitage, ou mouler pour obtenir des briques.
La marque de la tuilerie est imprimée sur la brique et on peut ainsi reconnaitre les briques des différentes tuileries de la région.
A ce stade, la tuile est molle et un animal est interdit sur toute la tuilerie : le chat, qui a tendance à mettre ses pattes un peu partout !
Les briques et les tuiles sont séchées sous des grands bâtiments avec une toiture ajourée pour permettre de faire circuler l’air ; ce sont ces grands bâtiments aux toitures basses qui donnent le cachet si typique des anciennes tuileries artisanales.
Mais, même après séchage, la brique peut redevenir terre si elle entre à nouveau en contact avec l’eau. Il faut la cuire à une température d’au moins 600°C pour que la transformation soit irréversible. La tuilerie de Pouligny possède un grand four où briques séchées et bois sont alternativement disposés pour atteindre des températures supérieures à 1000°C nécessaires pour que la brique soit de bonne qualité.
Ainsi les quatre éléments sont mis en œuvre pour fabriquer la tuile : la terre, l’eau, l’air et le feu.
Cette tuilerie a été magnifiquement restaurée par une association de Chéniers et est maintenant transformée en écomusée pour faire revivre ce site.
Des fours de différentes origines sont présentés.
La tuilerie accueille régulièrement en résidence des artistes de tous pays ; ils y apportent leur savoir faire et y laissent une trace pour nous !
C’est sous le banc de poissons volants accrochés au mur que nous prenons la photo de groupe.
Après cette intéressante visite, nous rejoignons La Celette pour notre pique-nique à l’ombre de la ramée dans le parc de l’ancien château.
Après une petite visite de l’église de La Celette, l’après-midi se termine tranquillement entre jeu de mölkky et belote !
