Notre voyage à TURENNE et COLLONGES LA ROUGE le 26 septembre 2023
Départ de Chateaumeillant à 6 h 30, 36 présents pour Turenne, via un arrêt sur l’autoroute de Brive. Il fait beau !
Arrivés à Turenne, le guide nous attend pour nous conduire en haut du village où se trouve le château.
En saison, c’est un petit train qui assure ce service mais aujourd’hui, ce sera une navette qui ne peut contenir que 15 personnes, soit trois allers-retours.
Certains d’entre nous choisissent de monter à pied (1/4 d’heure environ), mais ils ne profiteront pas des explications sur le village diffusées dans la navette.
C’est une visite libre. Nous n’aurons pas accès au château et aux jardins, à la fois payants et hors de notre temps de visite.
Un peu d’histoire :
Le site commence au jurassique lorsque la mer se retire et laisse subsister le promontoire. Il fut choisi lors des invasions normandes pour cacher les reliques de Saint-Martial de Limoges.
Saint-Louis, pour garder un pied français dans cette partie anglaise, décide de donner aux vicomtes de Turenne des droits régaliens. Turenne devient un état dans l’état, un véritable paradis fiscal.
Lors des guerres de religion, les vicomtes de Turenne sont protestants. Ils se convertiront au catholicisme. Mais affaiblie par le départ de nombreux bourgeois protestants, Turenne devient de moins en moins important. Il sera vendu à Louis XV, en 1778, et sera démantelé.
La rue droite :
Dans La rue droite que nous prenons pour monter au château ; s’y étagent des maisons nobles des 15e et 16e siècles. Cette rue connaissait alors une intense activité commerciale.
Le château :
Le château situé au sommet d’une falaise haute de 20 mètres s’étend sur une plate-forme de 1500m2.
De cet imposant château construit des le 12ème siècle, il ne reste que la base de la fortification, la tour César ainsi que le donjon bâti au 14e siècle.
La Collégiale Notre-Dame de Saint-Pantaléon :
Edifiée vers 1660, elle se remarque par l’austérité de sa construction et ses dimensions impressionnantes (40 m de long, 21 m de large et 30 m de haut).
Le sol est recouvert de grandes dalles provenant du petit village de Jugeals-Nazareth en Corrèze qui a abrité de 1933 à 1935 le plus grand kibboutz de France, fondé pour accueillir les juifs qui fuyaient l’Allemagne nazi.
Nous ne visiterons pas l’église ni son retable remarquable et ses verrières. L’église en cours de rénovation n’est pas abordable. L’extérieur du bâtiment est entièrement empaqueté à la Christo.
L’office de tourisme occupe le poids public ou bascule publique.
Là-haut, nous bénéficions de superbes vues sur la campagne environnante.
Un petit repos s’impose. Assis à l’ombre sur un muret bien sympathique, nous attendons le car pour aller au restaurant – le Relais du Quercy – à Meyssac.
Nous serons accueillis essentiellement par les poules et prendrons notre repas dehors, près de la piscine, sans chichis, presque pique-nique. Le repas est bon, les produits de qualité : Jambon sec et pâté au foie gras en entrée, pintade et dés de pommes de terre frits, fromage et tarte aux pommes, café.
Le repas terminé, hop, nous remontons dans le car – direction Collonges-la Rouge – 3 ou 4 km, où nous attend notre jeune guide.
COLLONGES LA ROUGE : le terme « la rouge » fut accolé au nom du village Collonges en 1969 tirant son nom du grès rouge local, naturellement coloré par l’oxyde de fer.
Ce grès rouge a été extrait de la faille géologique de Meyssac au nord de Collonges.,
Un peu d’histoire :
Le site est habité dès l’époque gallo-romaine et fait partie, dès 844, de la Vicomté de Turenne. Il bénéficie donc des mêmes avantages, fiscaux notamment, Collonges devient la résidence des hauts fonctionnaires et juristes du Vicomté de Turenne.
Dès lors, le village se développe autour du prieuré et attire une population d’artisans et de commerçants, à laquelle il faut ajouter le passage des pèlerins en route pour Rocamadour et Compostelle.
Au 15e et 16e siècle, les notables du Vicomté font bâtir les belles demeures et castels qui ornent le village. Ces demeures se distinguent par la présence de tours d’escaliers qui permettent d’accéder aux pièces du logis, de tourelles et d’échauguettes et par de riches décors architecturaux.
Après la vente du Vicomté de Turenne à la couronne de France puis la Révolution qui détruit le prieuré, le village tombe dans l’oubli.
Il deviendra ce qu’il est aujourd’hui, un village touristique et pittoresque, grâce à l’action de ses élus pour l’inscription à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, actée le 30 septembre 1942 puis sera le premier village à obtenir le label « plus beau village de France » en 1996.
La Chapelle des pénitents noirs :
Construite au 14e ou 15e siècle, la chapelle est l’ancien siège de la confrérie des pénitents noirs. Ces confréries se chargeaient d’accompagner le salut des âmes, en proposant une aide morale et matérielle aux prisonniers, une assistance aux condamnés à mort et aux malades.
Dès l’origine, elle est affectée à la sépulture de certaines familles notables locales, notamment les Maussac don t on trouve les armoiries sur une clé de voûte.
L’église
Construite en grès rouge au 11e et 12e siècle elle a été agrandie et fortifiée à la fin du moyen-âge. Elle possède un clocher roman à « gables », type archaïque du clocher limousin. Il n’en existe aujourd’hui que deux, le second à Uzerche.
Le tympan est en calcaire et grès vert.
Le manoir de Vassinhac
Edifié au 16e siècle, les propriétaires étaient gouverneurs et capitaines du château de Turenne.
Différentes pièces sont meublées de mobilier d’époque dont la chambre dite de Colette. Pourquoi la chambre de Colette où elle n’a jamais habité. C’est que cette chambre contient une partie des meubles de Colette donnée par le château de Varets en Corrèze qui appartenait à son mari et où elle a fait de nombreux séjours.
La Halle
La halle Henri IV est une halle aux grains et aux vins. Elle abrite le four banal. Utilisé jusqu’en 1968, il n’est allumé aujourd’hui qu’à l’occasion de la fête annuelle du pain, le 1er dimanche d’août.
Certaines façades sont entourées de vigne et l’on peut voir un trou au bas de la maison qui donne sur les caves. Le vin de Collonges produit depuis le 12e siècle était très réputé jusqu’au 19e siècle, lorsque le phylloxera détruit tout le vignoble.
Aujourd’hui, des vignerons tentent de relancer partiellement avec un vin dit de paille, mais l’économie se tourne plus précisément vers la culture de la noix, de la châtaigne et les produits dérivés.
Enfin, nous repartons vite reprendre le car qui nous attend pour aller à Noailles, la dernière partie de notre périple.
Dommage ! Nous n’aurons pas le temps de flâner dans les ruelles de Collonges.
La butte aux oies à Noailles.
Nous sommes accueillis par Bertrand ESSARTIER.
La ferme a été achetée en 1963 par les parents de Bertrand, mais la famille exploitait déjà cette ferme depuis 1801 en tant que métayer.
C’est en 1979 que Marcel et Mireille ISSARTIER décident de diversifier l’exploitation familiale d’élevage de bovins en se tournant vers l’élevage et le gavage de l’oie.
Ils ont démarré avec 70 oies et l’élevage a été multiplié par 12 aujourd’hui.
La Gaec fonctionne essentiellement avec 4 personnes : les parents, Bertrand et sa sœur Marie-Pierre.
Tout, l’élevage, le gavage et la transformation de l’oie sont effectués en circuit court sur la ferme elle-même.
Les oisons sont achetés à un naisseur de Dordogne à l’âge de 2 jours aux pris de 2.50 € l’un.
Les oisons sont d’abord placés pendant 3 semaines en bâtiment pour assurer la température et le confort nécessaire à la bonne croissance de l’animal puis élevés en herbage au grand air jusqu’à la mise en gavage à partir de 16 à 21 semaines.
Le gavage :
Il s’effectue dans un bâtiment équipé aux normes européennes. Les oies sont placées dans des parcs surélevés prévus pour 3 oies.
Le gavage dure environ 18 jours, à raison de 3 repas par jour. Il est progressivement dosé, chaque jour, mais reste toujours à la capacité naturelle du jabot.
Le mélange maïs (cultivé sur l’exploitation) et eau est effectué par la machine, puis à l’aide d’un tube lisse appelé embuc, adapté au cou de l’animal, ce mélange est déposé délicatement dans son jabot. Cela prend environ une dizaine de secondes.
On ne fait plus aujourd’hui descendre le mélange avec la main le long du cou.
A la ferme, tout est fait pour garantir la bonne santé des oies, garantie de la qualité du produit fini, viande et foie : confort, calme, hygiène, alimentation équilibrée, environnement naturel, accès au parcours extérieur et RESPECT de l’animal.
Après tout ça, passons à la présentation des produits et à la dégustation avant le passage à la boutique.
Nous reprenons le car avec une heure de retard. Nous arriverons vers 21 h 30 à Chateaumeillant et saluerons notre chauffeur rechignou.