Les fritillaires pintades aux Prairies de Beauvoir et la petite église de Condé
Coucou !
Ce 12 avril, avec Châteaumeillant Nature, nous avions rendez-vous aux Soumards, près de Villecelin avec Sandra du Conservatoire des Espaces Naturels pour découvrir les Prairies de Beauvoir, haut lieu de la fritillaire pintade en Région Centre. Pour cette sortie nous étions 18 participants malgré le temps qui n’était pas vraiment engageant.
Sur le chemin un lièvre nous attend avant de venir à notre rencontre (il s’enfuira au dernier moment). A l’arrivée aux prairies un rossignol nous accueille, la journée s’annonce quand même bien !
Sandra nous explique : le Conservatoire des Espaces Naturels se porte acquéreur de sites remarquables pour leur faune, flore … et les gère de façon à préserver, entretenir ou restaurer leur biodiversité. C’est ainsi que le Conservatoire a acquis les Prairies de Beauvoir, une prairie humide en bordure de l’Arnon. Une partie de ces prairies avaient été transformées en peupleraie. Les peupliers ont été broyés pour restaurer la prairie humide. Maintenant ces prairies sont gérées en collaboration avec un éleveur local qui pratique une fauche tardive pour préserver la biodiversité puis un pâturage pour éviter l’implantation d’espèces indésirables.
En ce mois d’avril cette prairie commence à être bien fleurie avec cardamine des prés, ficaire, bugle rampant tandis que d’autres plantes attendent leur heure : oenanthe, ail sauvage, reine des prés …
Mais l’emblème des prairies de Beauvoir est incontestablement la fritillaire pintade qui est en pleine floraison en ce moment. C’est le seul lieu dans le département où elle est présente. Elle a été photographiée sous tous les angles.
Cette plante bulbeuse de la famille des liliacées (comme le lis ou la tulipe), elle est caractéristique des terrains humides, et est mentionnée ici depuis 1887 (Antoine Le Grand). Cette jolie fleur rose foncé doit son nom de « pintade » aux taches blanches qui parsèment la fleur et qui rappelle les taches du plumage de la pintade.
Dans la prairie, une zone plus humide se distingue par la couleur, c’est le domaine des carex qui eux aussi commence leur floraison.
Un peu plus loin, une mare accueille des renoncules aquatiques. C’est également l’habitat de libellules et de nombreux amphibiens (grenouilles, tritons palmés…). Pendant notre observation, un pouillot véloce fait entendre son chant caractéristique « tchiff-tchaff » « compte tes sous » !
Cette balade dans la prairie fleurie est l’occasion d’une petite leçon de botanique, avec une petite question : combien de pétales a une fleur de pissenlit ? La réponse : un seul pétale, car à chaque pétale correspond une fleur avec ovaire, pistil, étamines … Ce que nous appelons fleur est en fait un bouquet de fleurs !
Nous arrivons à un bras de l’Arnon. Cet endroit est fréquenté par de nombreux animaux : blaireaux, loutres, nous remarquons une crotte de ragondin.
Enfin nous arrivons à l’Arnon qui ici forme un méandre. L’occasion pour Sandra de nous expliquer l’intérêt de ces sablettes qui parsème le cours du fleuve et qui sont le refuge des gravelots qui font leur nid à même le sol. Dans cette zone vivent martins-pêcheurs, bergeronnettes, mais aussi loutres et castors dont la population se développe rapidement.
Ici les rives sableuses de l’Arnon ne sont pas suffisamment importantes pour accueillir des hirondelles des rivages ou des guêpiers. Un vieux chêne centenaire abrite peut-être le grand capricorne, espèce devenue très rare.
Toutes ces prairies inondables sont un rempart efficace contre les inondations des zones habitables en période de crues et libère des lieux de vie pour toute une faune et une flore particulière.
De retour vers les voitures, sur le bord du chemin, une autre végétation fleurit : épine noire, primevères, pulmonaires, stellaires, chatons de saule…
Toutes ces prairies inondables sont un rempart efficace contre les inondations des zones habitables en période de crues et libère des lieux de vie pour toute une faune et une flore particulière.
De retour vers les voitures, sur le bord du chemin, une autre végétation fleurit : épine noire, primevères, pulmonaires, stellaires, chatons de saule…
Cette église de Condé est très simple : un plan rectangulaire sans transept, avec un chevet droit ; pourtant cette église romane du fin 11ème- début du 12ème siècle présente des particularités étonnantes.
A l’extérieur, les chapiteaux des colonnes du porche sont finement décorés de motifs végétaux, de fruits et de monstres dont la signification, à neuf siècles de distance, nous échappe un peu, comme c’est le cas pour toutes les églises romanes.
Mai s l’intérieur est surprenant avec sa nef séparée en deux parties par un escalier d’une dizaine de marches. Aux murs des fresques, au sol des pierres tombales avec croix, épée et flèche (sépulture d’un militaire ?) au plafond une charpente apparente avec une date gravée: 1780, date qui correspond sans doute à une reprise de l’ouvrage.
Mais le plus surprenant est sans doute cette crypte dans laquelle on accède par deux couloirs voutés. Elle est soutenue par huit colonnes partiellement décorées et abrite une statue de Saint Denis, le patron de l’église, portant sa tête dans les mains.
Tous les vitraux sont modernes et sont l’œuvre de Jean Mauret.
Finalement, c’était plutôt bien agréable cette petite journée dans le vent, la pluie et le soleil !