Chasseur d'orages : Denis Dupic à Châteaumeillant Nature

C’est sous un temps tempétueux que s’est déroulée, ce 1^er mars, la conférence de Denis Dupic sur … les orages ! Car Denis Dupic est « chasseur d’orages ». Nous seulement il sait tout sur les orages mais en plus,  son autre passion est la photographie. Alors il possède tous les atouts pour nous faire partager ses passions, en y introduisant son humour !

L’orage a toujours fasciné les hommes. Ils ont exorcisé leur peur en la déifiant (Zeus, Thor, Thialoc …) mais l’orage a aussi ses côtés positifs : il est à l’origine de la découverte du feu.

 Malgré son importance pour l’homme, sa véritable connaissance ne débute qu’au 19^ème siècle avec la découverte des effets électriques.

Les éclairs ne sont que des décharges électriques entre des pôles de signes opposés. Ils se produisent le plus souvent entre 2 nuages de charges différentes et la foudre qui touche la terre ne représente que 10% des éclairs.

La puissance colossale de ces éclairs en fait néanmoins un phénomène dangereux et des réseaux de détection se sont mis en place. Actuellement, et malgré de nombreux progrès, la prévision reste très délicate, elle se limite à quelques heures.

Lors d’un orage la foudre n’est cependant pas le danger le plus important, c’est d’abord :

•  le vent (rafales ou tornades) : échelle F0 – vents de 90/120 km/h – dégâts légers, F5 vents de 380 à 500 Km/h, dégâts immenses ; ensuite
• la grêle,  enbas, air chaud – en haut, air froid  pluie qui remonte vers l’air froid – des cristaux de glace se forment et deviennent de plus en plus lourds –  ils finissent par tomber – le plus gros grêlon enregistré pesait 1285 g
• les inondations spontanées (liées chez nous à des orages stationnaires : ainsi en 1958 à Châteaumeillant il est tombé 158mm d’eau en quelques heures ! Le record du Cher.

Les inondations sont aggravées par plusieurs causes : mauvaise gestion des rivières, routes mal construites, urbanisation galopante, non prise en compte des phénomènes précédents. (Ex : 1963 – côte vendéenne submergée.)

• enfin la foudre.

L’arcus est un nuage bas en forme d’arc se formant au cours d’un orage. Il est situé à l’avant de la ligne des précipitations et accompagne les précipitations intenses ; rapide, puissant. C’est un signe de danger.

Lors du plus gros de l’arcus enregistré sur Montluçon, le bas du cumulo-nimbus atteignait 18 à 19 km de largeur.

La relation entre fréquence des orages et évolution climatique n’est pas évidente. Ainsi 2018 a été l’année la plus foudroyée (devant 1995 et 1994), 2019 a été l’année la moins foudroyée.

Alors que faire en cas d’orage ?

 - S’écarter de toute structure métallique.

-  Rester dans sa voiture qui est une bonne protection (pneus en caoutchouc).

-  En groupe, ne pas se serrer les uns contre les autres,

-  Ne pas s’abriter sous un parapluie ou sous un arbre ou groupe d’arbres,

- Ne pas rester sous une tente.

A la maison,

-  de préférence fermer les volets et ouvrir les fenêtres.

-  La coupure de courant au compteur n’est pas suffisante ; Le mieux, c’est de faire installer un parafoudre, par un professionnel sur le tableau électrique.

- Débrancher l’antenne télé, ne pas toucher de pièces métalliques, ne pas prendre une douche ou un bain, ne pas se servir d’appareils ménagers, ne pas utiliser le téléphone fixe sauf urgence – pas de problème avec le mobile.

Attention, le paratonnerre ne protège que les environs proches : Il faut multiplier la hauteur du paratonnerre par 2 – soit un paratonnerre de 30 m  protègera une zone circulaire de 60 m seulement.

La foudre suit les lignes conductrices, ainsi la foudre qui se propage le long des lignes électriques peut faire exploser un transformateur situé à plusieurs km. De même en bord de mer, la foudre peut parcourir de grandes distances s’appuyant sur la conductivité de l’eau. Pour les baigneurs, il faut sortir de l’eau dès les premiers signes d’orage et éviter de se promener sur les plages.

Les orages ont aussi joué un rôle dans l’histoire de France, Denis Dupic termine sa conférence par cet évènement.

Entre le 10 et le 14 juillet 1788, (premier rapport météorologique détaillé) quatre lignes orageuses ont défait la presque totalité des cultures françaises causant plus de 1000 morts et plus de 50 millions de livres de dégâts.

Si on plaçait cet évènement à l’échelle d’aujourd’hui, le bilan équivaudrait à plus de 3000 morts et 200 milliards d’euros de dégâts.

Cette catastrophe climatique n’a pas été sans conséquence sur la crise économique et monétaire qui a déclenché la Révolution Française.

Bien à l’abri, confortablement assis  dans nos nouveaux fauteuils,  l’intérêt de cette conférence a fait l’unanimité auprès de l’assemblée.