Châteaumeillant Nature à Chambord
Nous nous sommes retrouvés à 59 membres de Châteaumeillant-Nature au départ à 7h le 11 septembre 2018 sur le champ de foire de Châteaumeillant pour embarquer dans un grand car tout confort.
Après Graçay et son clocher tors, après la traversée de la Sologne avec ses maisons typiques,
nous sommes arrivé à Chambord après environ trois heures de trajet.
En arrivant à Chambord, le volume imposant du château se découvre, avec une partie en restauration comme il se doit dans beaucoup de nos grands monuments historiques. Mais, avant la visite, un spectacle équestre et de fauconnerie nous attend et pour nous faire patienter nous avons droit à une petite présentation des volatiles avec le vautour urubu qui vole de fauconnier en fauconnier au milieu de la foule ainsi que l’entrainement à la chasse d’un vautour.
Ceci n’est qu’un avant goût du très beau spectacle équestre et de fauconnerie évoquant la vie de François 1er le maitre des lieux, sa vie et sa rivalité avec trois autres jeunes princes ambitieux qui montent sur le trône à la même époque : Henri VIII, roi d’Angleterre, Charles Quint, roi d’Espagne et Soliman le Magnifique, empereur ottoman.
Voici d’abord l’enfant-prince athlétique épris de jeux physiques et passionné de tournois, entouré de sa mère et de sa sœur ainée.
Puis le nouveau roi qui commence glorieusement son règne par la victoire de Marignan sur les Suisses. Par la suite, s’installe le jeu politique entre nos quatre souverains ambitieux, avec l’évocation du Camp du Drap d’Or, la rencontre avec Henri VIII d’Angleterre, la défaite de Pavie ou François 1er est fait prisonnier par Charles Quint, la Paix des Dames qui permet la libération des enfants de François 1er et son mariage avec la sœur de Charles Quint.
L’évocation de l’alliance entre François 1er, roi très chrétien, et Soliman le Magnifique nous permet d’admirer un superbe spectacle équestre.
Mais François 1er c’est aussi l’introduction en France de la culture italienne de la Renaissance, illustrée de façon anecdotique par les modifications de l’art de la table : finis les paons, les cygnes, vivent les légumes et maintenant il faut se servir de fourchettes à deux dents pour manger !
A propos de manger : c’est l’heure ! Et c’est dans le château même que nous sommes reçus, une salle tellement haute de plafond (l’équivalent de 6 étages)qu’on ne se rend pas vraiment compte des dimensions, mais c’est sans problème que nous sommes installés à 60, sans être serrés, pour un excellent repas.
Après le repas, notre guide nous fait une présentation décoiffante du château de Chambord : château très imposant qui est l’œuvre majeure de François 1er et auquel Léonard de Vinci n’a probablement pas participé.
Ce château est construit au milieu des marécages. A l’époque, c’était infesté de moustiques de la fin du printemps à l’automne. Les dimensions du château ne permettent pas de le chauffer correctement l’hiver (même selon les normes de l’époque), il est donc inhabitable la plus grande partie de l’année. François 1er n’y fera que de très courts séjours et jamais pour chasser (ce n’a jamais été un relais de chasse).
L’arrivée dans le château est déconcertante pour les visiteurs de l’époque, avec ses tours imposantes. Il s’inscrit dans la ligne des châteaux français médiévaux, mais, pas d’entrée majestueuse pour ce château royal : quatre entrées à trois portes dont les voussures rappellent plutôt une église. Au-dessus le regard est attiré par la tour centrale, très élevée, à peine moins haute qu’une flèche de cathédrale, tout à fait dans le style italien.
Entrant dans le château, le rez-de-chaussée est décoré très sobrement, rien d’une demeure royale, pas de grande salle. Le plan est simple, en croix grecque, il divise l’espace en quatre volumes identiques. Ce plan est le même à tous les étages.
En entrant, le regard est tout de suite attiré par l’escalier en double vis au centre. C’est un élément architectural français et non italien, la particularité de l’escalier à vis de Chambord est d’avoir un noyau creux, il aspire le regard vers le haut.
Pour nous, le petit jeu est de se répartir dans chacun des escaliers et de se retrouver les uns en face des autres à chaque quart de tour !
Le premier étage est également sobrement décoré, il faut arriver au deuxième étage pour trouver une décoration somptueuse avec un plafond en caissons, à l’italienne, avec les deux symboles de François 1er : le F et la salamandre ; la couronne du F comportant, selon les caissons, les couronnes des rois de France, d’Angleterre ou d’Espagne.
Ce plafond en voute aplatie supporte une terrasse, originalité pour l’époque. Sur cette terrasse, nous nous retrouvons dans une véritable ville avec ses forêts de tourelles et au centre une haute tour très décorée à l’italienne, représentative d’une église, avec à son sommet une fleur de lis. Dans ce milieu marécageux, entouré d’eau, c’est une véritable évocation de la Jérusalem céleste !
Le château de Chambord n’est pas un château mais un château-église. Il a pour objet de montrer à ses visiteurs de l’époque, la puissance du roi de France, fille ainée de l’église, dans toute sa dimension religieuse qui fait du roi de France un égal du pape. Le rez-de-chaussée symbolise la terre, la terrasse symbolise le ciel.
Un petit tour dans une de ces tourelles pour découvrir la charpente, une vue superbe de là-haut sur le jardin à la française (il date de Louis XIV mais il a été entièrement restauré en 2016).Nous redescendons par les escaliers de service (nettement plus étroits que l’escalier à double vis !).
Chaque espace comprend une grande salle de réception, très haute de plafond (7m) et un autre volume entresolé pour le service.
Nous atteignons ainsi jusqu’au 1er étage où les pièces ont été meublées en 18ème siècle, une évocation de la vie à l’époque où le Maréchal de Saxe était propriétaire des lieux.
Voilà une visite guidée qui nous a ouvert les yeux sur ce joyau des châteaux de la Loire.